Denis Auguin, entraîneur d’Alain Bernard

Publié le par Breizh Swimmers

Denis Auguin, entraîneur d’Alain Bernard : « un an et demi pour devenir champion d’Europe, champion olympique et vice-champion du monde »


Denis Auguin, entraîneur d’Alain Bernard, attend son protégé en récupération. Ils n’ont pas encore eu le temps de se parler, pris par les sollicitations médiatiques. Il livre ses premières analyses. « Avec Alain on avait décrypté la course d’hier et réfléchi à une tactique. Alain devait s’appliquer au départ et partir plus vite. D’ailleurs son départ ce soir est meilleur qu’en demi-finale. Mais Cielo part encore plus vite. Alain se retrouve à la traîne. Ce n’est pas facile dans de telles conditions de placer sa nage et de ne pas s’énerver quand on a un handicap chronométrique. Je lui avais demandé d’accélérer juste avant le virage pour recoller. Mais cela n’a pas suffi car Cielo remet lui aussi un coup d’accélérateur. Alain a du faire tout le long de la course beaucoup d’efforts pour revenir alors que Cielo semblait à l’aise. Cela se joue à pas grand chose. Le départ, c’est sûr. Cielo est un spécialiste du 50m et s’entraîne au quotidien sur les départs qui sont essentiels sur cette distance. Il y a aussi l’effet combinaison qui permet de passer plus de temps dans l’eau et la partie sous l’eau n’est pas le point fort d’Alain.

Alors on est un peu déçu oui. Mais mon premier sentiment c’est la fierté de ce que l’on a accompli cette saison. La période post-JO aurait pu être laborieuse et périlleuse. En natation, cela a été un peu l’hécatombe. On a vu des nageurs et nageuses arrêter après Pékin, d’autres faire de longs breaks, d’autres ne pas se qualifier aux monde, ou accumuler des pépins physiques… Les exemples ne manquent pas, regarder Phelps… Alain a mieux géré l’après-JO. Il faut quand même mesurer à sa juste valeur ce qu’il a accompli en un an et demi : champion d’Europe, champion olympique, vice-champion du monde avec un record d’Europe… Alain n’est plus le même que l’an dernier. C’est un athlète complet qui s’implique pleinement. Et ce n’est pas si facile de s’entraîner et de vivre dans son pays. On attend beaucoup de lui. Bousquet et Cielo sont plus tranquilles aux USA. Aujourd’hui Cielo était plus fort, c’est la loi du sport. Mon objectif, c’est d’amener Alain à la performance jusqu’à Londres. On a déjà balisé le chemin pour les trois ans à venir ».


Source:
Marie-Claude Prévitali

Publié dans Equipe de France

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