Rome 09 : L'argent pour Duboscq

Publié le par Breizh Swimmers

Hugues Duboscq a remporté lundi la médaille d'argent du 100 m brasse des Mondiaux de Rome. Avec un chrono de 58''64, le Français n'a pu faire mieux que l'Australien Brenton Rickard, vainqueur avec la nouvelle référence mondiale (58''58), selon les critères actuels de la Fina. Le Sud-Africain Van der Burgh a pris la troisième place, en 58''95.

Ca s'est joué à rien. Six centièmes de seconde. Une touche. Rien. Et pourtant, même s'il a dû abandonner une première médaille d'or mondiale à l'Australien Brenton Rickard, vainqueur en 58"58 (et nouveau détenteur du record du monde selon les critères actuels de la FINA), Hugues Duboscq (58"64) savoure. «Je suis très content. J'ai remporté ma première médaille d'argent au niveau mondial. Je suis plus habitué au bronze et ça fait du bien de monter une marche de plus sur le podium.» Troisième aux Mondiaux de Montréal, mais également aux JO d'Athènes (100 brasse) et Pékin (sur 100 et 200 m brasse), le pensionnaire du Havre, auteur d'un dernier 25m de folie, aurait même pu monter sur la plus haute marche en Italie en soignant ses tout derniers mètres. «J'ai mal évalué la distance, mon arrivée est un peu limite, j'ai perdu pas mal de temps à ce niveau là», explique-t-il. Au final, le Français touche derrière Rickard mais devant Van der Burgh (58"95), réalise la meilleure performance de sa carrière et devient le premier nageur européen à passer sous les barre des 59".

 

«C'est un grand exploit, a commenté son entraîneur, Christos Paparrodopoulos, d'autant qu'Hugues revient de loin. C'est vraiment très fort. Sa course a ressemblé à ce qu'il sait faire : ne pas partir trop vite et faire la différence sur la fin. Il a fait comme aux Jeux de Pékin. A Montpellier, à Paris et Pescara on était loin des meilleurs mais la fidélité mais la croyance font qu'à un moment ou à un autre on va réussir.»

 

Montpellier justement, championnats de France, il y a trois mois. Hugues Duboscq n'avait pas vraiment brillé. En pleine préparation d'un diplôme d'éducateur sportif (BEESAN), le Tricolore était arrivé sans repères et avait juste sauvé les meubles en glanant un 23e titre de champion de France (depuis 2000), sur 100 m brasse (en 1'01"26). Seulement quatrième du 50 m et cinquième de 200 m de la spécialité, il était aussi un des seuls brasseurs à nager en pantalon Adidas en tissu. Depuis, les choses ont changé. Duboscq a d'abord obtenu son diplôme et ainsi pu se focaliser uniquement sur la natation. Mais il a aussi reçu une nouvelle combinaison juste avant les Mondiaux, l'Hydrofoil, prochainement interdite par la FINA.

 

Bien sûr, il serait réducteur et injuste d'attribuer la performance du Français à un simple équipement : à ce jour, il a un palmarès long comme deux bras (!), à commencer par ses trois médailles olympiques. Bien sûr, chaque nageur qui s'est élancé sur la finale possédait un de ces matériels miracle permettant d'effacer des tablettes les records les plus prestigieux. Duboscq, toujours lucide, reconnaît d'ailleurs que son chrono est en partie dû à son équipement. «Avec les maillots qu'on a, le chrono avance presque tout seul.», ironise-t-il. Mais depuis que la boîte de Pandore a été ouverte par la FINA, mêmes les plus belles des performances laissent toujours un goût amer dans la bouche. Quel dommage !

Publié dans Equipe de France

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